Mission de rang B : Capture d'un Traître (ft.Kai Naoko)

Après un repos de plusieurs jours bien mérité, me voici convoqué pour une nouvelle mission, cette fois à l’extérieur des terres de Kochi. Le topo était simple et concis : “un jonin de Nagawa à déserté emportant avec lui des informations essentielles de la ville impériale.” Il nous fallait donc retrouver la trace de ce déserteur et le ramener vivant auprès des autorités de Nagawa. Je dis bien “nous” car pour une mission aussi sensible et face à un adversaire probablement dangereux, un seul chunin fut jugé trop léger par notre Kage.


C’est ainsi qu’une jeune chunin dénommée “Naoko” fut également convoquée. Pour ma part, je ne l’ai encore jamais croisée en mission. De ce que je sais, cette kunoichi est une chunin fraîchement promue.


Quoiqu’il en soit, l’ordre de mission m'avait été transmis tôt ce matin, fixant comme point de rendez-vous les portes de la cité de pierre où l’on devait se rejoindre en début d’après-midi.


Je profita donc naturellement du peu d’heures dont je disposais afin de préparer mes affaires et informer ma famille de mon départ comme à l’accoutumée.


Quelques kunai et shuriken, des provisions afin de tenir sur les trois journées de trajet nous séparant de Nagawa ainsi que ma tenue de mission légère composée de mon kimono vert ainsi que son manteau long et marron recouvrant le tout. Une tenue à la fois confortable et légère avec laquelle j’étais habitué à combattre et à me déplacer plus librement qu’avec une vulgaire armure.


Comme à mon habitude, me voilà prêt et posté au point de rendez-vous avec plus d’une demi-heure d’avance. La ponctualité faisait partie des nombreuses manies inculquées dès mon plus jeune âge par mes aînés, notamment ma grand-mère ayant mis un point d’honneur à transmettre des valeurs de discipline parfois assez extrême.


Après trente et une minutes d’attente, voilà qu’une jeune kunoichi semblant correspondre à la description faite dans la convocation s’approcha de moi à une allure légèrement soutenue.


Une minute de retard donc. Soit, je décida d’ignorer ce fait, évitant une réflexion inutilement désagréable avant de me présenter.


[Keizo] “Enchanté Kai Naoko, je me nomme Isono Keizo, je suis heureux d’être ton coéquipier pour cette mission.”


Dis-je tout en m’inclinant respectueusement en guise de salutation.

A peine rassemblés et présentés, nous voilà partis de Kochi, suivant la route principale en direction de Nagawa. Le trajet promet d’être relativement court : environ trois jours. Cependant, après seulement quelques minutes en compagnie de ma coéquipière, je réalise le type de personne à qui j’aurais affaire.

Après un court silence combiné à un visage visiblement troublé par ce moulin à parole fraîchement démarré, j’eu dans un premier temps la patience de lui répondre, espérant qu’elle finisse par arriver à cours de question.

[Keizo] “Ça fait quelques années que je suis Chunin et en effet, j’ai déjà rencontré un Oni il y a quelques années vers Fukui. Il est clair que ces choses sont bien mystérieuses tant leurs apparitions et leur dangerosité restent étrangement aléatoires et imprévisibles. Quant à l’empereur, je doute qu’il ait du temps à nous accorder et..”

Je n’eut pas le temps de finir mes réponses que la jeune hyperactive continua ses nombreuses interrogations, rebondissant sur certaines de mes paroles avant de rapidement changer de sujet. Il est clair que je ne m’attendais pas à devoir collaborer avec une telle énergumène. Ce n’est pas tous les jours que l’on croise ce type de shinobi si jovial et sociable. La plupart étant au mieux sympathique sans pour autant prendre autant de place dans une conversation.

L’écoutant toujours d’une oreille tout en répondant distraitement à certaines de ses phrases, je sorti une carte de la région de ma sacoche avant de venir y vérifier notre itinéraire.

Je posa alors ma main sur son épaule comme pour lui dire “stop” une seconde.

[Keizo] “Nous allons suivre la route principale jusqu’à la sortie des montagnes avant de repiquer par la forêt. Là bas, nous commencerons directement notre investigation en interrogeant certains locaux.”

Je sorti alors notre ordre de mission avant d’y pointer la dernière phrase :

[Keizo] “Nous avons son nom, sa description physique et quelques hypothèses sur sa potentielle localisation. Avec ça et l’aide de témoins, on devrait pouvoir retrouver sa trace.”

Nous reprenons alors la route avec une nouvelle ligne directrice à suivre.

Désormais, quitte à écouter parler ma coéquipière, autant que nous nou échangions quelques informations utiles, j’essaya alors tant bien que mal d’en placer une afin de l’interroger sur ses capacités ou points forts qui pourraient nous aider dans cette traque.

[Keizo] “Maintenant que nous nous retrouvons à devoir traquer un Jonin, il serait peut-être temps que nous nous partagions quelques informations sur nos potentielles capacités ou particularités. Après tout, pour retrouver et appréhender notre cible, il nous faudra travailler en équipe.”

J’écouta alors attentivement les nouvelles paroles de mon équipière, m’indiquant clairement son affinité ainsi que ses points forts. Du futon donc, intéressant, à nous deux nous avons donc un panel élémentaire sacrément varié, dommage que je ne maîtrise pas le katon, sans ça, nous assauts auraient pu devenir bien plus dévastateurs.

[Keizo] “Intéressant, pour ma part, je saurais t’épauler grâce à du doton et du raiton combinées à mes compétences en taijutsu. Il est donc fort à parier que je passe en première ligne en cas d’assaut. Egalement, je possède une autre particularité élémentaire que je te laisserais le loisir de découvrir si besoin.”

Naturellement, je préférais toujours rester vague sur mon affinité au jiton. Bien que celle-ci ne soit pas un secret au sein de Kochi de par son aspect si singulier, j’ai eu énormément de mal à le maîtriser et ne l’utilise pas encore parfaitement. Pour ne pas transformer cette spécialité en faiblesse, j’ai donc toujours préféré m’appuyer sur mes autres compétences et affinités afin de savoir rester polyvalent sans me mettre en difficultés bêtement avec cet élément si difficile à apprivoiser. Sans la supervision de mon ancien sensei, je ne sais même pas si je saurais encore l’utiliser un minimum convenablement. Apprendre par soi même à développer un élément si unique sans pouvoir se reposer sur un quelconque exemple fut un exercice bien difficile dont je commençais à peine à en apercevoir un début de résultat plaisant.

Quoiqu’il en soit, une fois ces présentations élémentaires effectuées et notre itinéraire défini. Nous pouvons enfin reprendre la route sereinement. Cependant, le moulin à parole de Kochi ne s'apaisa pas pour autant, continuant ses discours tantôt sur la réputation des Isono, tantôt sur notre future cible, me criblant de questions auxquelles je m’efforça de répondre sans trop en développer, essayant gentillement de ne lui laisser aucune possibilité de surenchérir sur un nouveau sujet. Peut-être finira-t-elle par se calmer d'elle-même une fois l’euphorie du début de mission passée.

Quoiqu’il en soit, les heures s’écoulèrent tandis que le soleil tomba progressivement vers l’horizon, nous indiquant qu’il nous faudra très prochainement penser à faire une première halte.

[Keizo] “Naoko, tout à l’heure tu ne m’avais pas parlée d’une auberge dans le coin par hasard ? Si elle n’est pas trop loin, nous pourrions y faire un détour pour la nuit qu’en dis tu ?”

Ainsi donc, nous voilà installés dans l’auberge, guidé par ma coéquipière dont les connaissances des contrées environnantes venaient de nous offrir un cadre agréable et inespéré pour notre première nuit de mission. Alors que je pouvais entendre de légers ronflements à travers le mur séparant nos deux chambres, je me tenais là, allongé sur mon propre lit, allégé de mon sac et de mon manteau tous deux disposés dans le seul meuble venant habiller la pièce à l’exception du lit. Je me contentais de fixer le plafond, pensant aux futures journées qui nous attendaient et à la suite de nos opérations.

C’est alors que soudainement, me sortant de ma bulle de pensées, les cloches retentirent, provoquant une forte agitation audible dans l’auberge. Une attaque ? Un incendie ? quoiqu’il en soit, on se devait d’intervenir moi et Naoko. Je bondis alors de mon lit, ne prenant le temps que d'enfiler mes sandales et d’attrapper ma sacoche à kunai et shuriken avant de surgir de ma chambre, les cheveux détachés et en bataille.

Voyant que ma coéquipière n’était pas encore sorti de sa chambre, je toqua deux grands coups sur sa porte avant d’ajouter d’une voix forte afin de m’assurer d’être entendu :

“Naoko, je vais voir ce qu’il se passe, rejoins moi devant l’auberge quand tu seras prête !”

Une fois le message passé, je déboula les escaliers à toute vitesse avant de venir franchir la porte. Nous étions au beau milieu de la nuit, il faisait sombre et le peu de lanternes encore allumées ne me permettait pas de distinguer clairement tous les individus au loin semblant paniqués et en pleine course. Aucune odeur ni fumée ne semblait se dégager du haut des habitations écartant probablement l’hypothèse de l’incendie, à moins que celui-ci ne soit à peine déclenché. Ne me sentant pas pleinement en sécurité, je dégaina un kunai de ma sacoche, le tenant fermement dans ma main droite, la lame pointant vers l’arrière de ma paume. Bien que je voulais m’empresser d’arpenter le village à la recherche de la source du problème, je marqua un temps d’arrêt afin d’essayer d’attendre Naoko pour que l’on puisse s’organiser à deux.

Le chaos, le sang et la neige semblant approcher. Voilà le paysage nocturne s’offrant à moi avant que Naoko ne vienne finalement me rejoindre, elle pourtant d’un naturel si jovial semblait tout autant choquée que moi. Je fronçais les sourcils face à cette terrible ambiance avant d’y ressentir une sensation que j’espérais ne pas ressentir de sitôt. Malheureusement, mes craintes vinrent se confirmer lorsqu’un Oni entouré d’une déferlante neigeuse sembla lentement s’approcher de nous. J’étais sans voix, me remémorant ma dernière rencontre avec l’un de ses semblables s’étant soldé par la mort de compagnons et une fuite plus que nécessaire. Toutefois, il semble évident que cette fois, la fuite n’était pas une option. Nous sommes des shinobis de Kochi, nous ne pouvons pas laisser cette créature semer la mort et le chaos sur nos terres sans intervenir.

Sans même avoir le temps de m’organiser avec ma coéquipière, le monstre humanoïde effectua une courte série de mudras avant d’y envoyer le fruit de son chakra en ma direction, ignorant presque Naoko à mon profit probablement car je me trouvais physiquement au premier plan de son point de vue.

Voyant les créatures de glace se ruer sur moi, accompagnées d’un épais blizzard ciblé, j’essaya de m’éloigner de Naoko afin qu’elle ne soit pas ciblée par erreur avant de tenter d’esquiver tout d’abord les volatiles particulièrement rapides m’atteignant en premier. Armé de mon kunai, je réussi à trancher les premiers arrivants, se dissolvant en poudre neigeuse après chaque impact. Toutefois, leur nombre était bien trop important pour un seul kunai. Leurs ailes tranchantes vinrent déchirer quelques parties de mon kimono au niveau des manches, atteignant finalement mes bras subissant plusieurs entailles tandis que j’essayais tant bien que mal de protéger mon visage.

“Ne t'occupe pas de moi Naoko, il nous faut tuer cet Oni au plus vite !”

Dis-je tandis que je me retrouva en difficulté évidente face à ces nombreux assauts simultanés. Finalement, alors que les hirondelles n’étaient plus qu’une petite poignée, je retrouva une meilleure visibilité, réussissant à planter mon kunai dans le crâne d’un des loups de glace tandis qu’une hirondelle ne vienne m’entailler l’épaule.

“Cette fois j’en ai marre !”

N’ayant plus de kunai en main, j’effectua une courte série de mudras à mon tour, recouvrant mes poings d’une épaisse masse rocheuse avec laquelle je vint broyer les loups et dernières hirondelles de violents coups similaires à de grosses massues.

N’ayant pas une seule petite seconde pour souffler après cet affrontement entre la roche et la glace, le blizzard dont j’avais dû ignorer l’arrivée finit par m’entourer, engourdissant mes membres entaillés, rajoutant une vive douleur à mes plaies peu profondes mais encore fraîches, laissant le sang ruisseler de mes bras jusqu’à mes doigts.

Ma vision était troublée, j’avais perdu Naoko de vue, celle-ci devait certainement être partie affronter l’Oni tant que je m’accaparais de son attention. Étant trop loin et entravé pour intervenir rapidement, j’effectua une seconde série de mudras cette fois-ci légèrement plus longue formant une rangée de pointes d’acier planant au dessus de mes deux épaules.

“Jiton, Suchirusupaiku !”

Je projeta alors mes pointes en direction de la silhouette blanchâtre que je ne distinguais que grossièrement, espérant qu'elles feront mouche sans pour autant pouvoir m’en assurer immédiatement.

Malgré la douleur et le froid, je devais me bouger et vite ! La jeune Naoko aura beaucoup de mal à affronter ce monstre toute seule.

Tandis que je me débattais face à ces créatures de glace, Naoko n’avait visiblement pas perdu de temps. Je l’observa tenter une petite série d’assauts, usant de son futon, en vain. C’est donc avec la même méthode par laquelle il avait précédemment esquivé mon jiton qu’il semblait s’amuser à faire tourner la chunin en bourrique. Je ne pouvais pas la laisser seule face à ce monstre plus longtemps. Malgré mon corps engourdi par le froid et mes plaies m’offrant un léger inconfort, je m’empressa de rejoindre la zone de combat en perpétuel mouvement.

“Naoko, attention ! Derrière toi !”

Me trouvant encore trop loin pour pouvoir m’interposer, je cria de toutes mes forces afin d’espérer être entendu à temps. Cet Oni était décidément d’un tout autre niveau, jouant avec nous tout en nous tuant à petit feu. Je vis alors une sorte de dragon de glace surgir du sol avant de se ruer vers ma coéquipière.

Sachant qu’il était trop tard pour aider Naoko et voyant le Oni encore un peu distrait, je me saisi de deux nouveaux kunai avant d’engager ce monstre au corps à corps.

Raté, alors qu’il ne me regardait même pas, celui-ci s’éclipsa une nouvelle fois sur ma droite. L’ayant immédiatement vu, je bondis à nouveau sur lui, enchaînant les assauts en vain.

“Quel plaisir peux-tu éprouver à commettre ce genre de massacre hein ? Dis moi, Oni.”

Tandis que j’enchaînais les assauts sans succès, je finit par apercevoir ma coéquipière ayant subi le précédent assaut de plein fouet, peinant à se relever, affichant une mine bien plus inquiétante que la mienne. De plus, les rires incessants de cette chose commençaient sincèrement à m’agacer tant il semblait littéralement jouer avec nous, tuant à petit feu le peu d’opposition qu’il avait face à lui.

Finalement, une petite poignée de gardes fit irruption, tentant d’atteindre le Oni à l’aide de flèches et autres assauts à distance, m’offrant une petite seconde de répit, voyant le monstre s’évaporer une nouvelle fois avant de réapparaître quelques mètres plus loin de moi.

“Ne restez pas là ! Fuyez, vous n’avez aucune chance contre cette chose !”

Cette maigre résistance, faisant probablement office de dernier rempart encore debout hormis Naoko et moi-même , n'allait pas pouvoir tenir bien plus longtemps. Toutefois, la grande foule en panique concentrée autour de nous il y a encore quelques minutes semblait avoir largement diminuée, signifiant certainement que la plupart des rescapés sont déjà suffisamment loin de la zone de combat. Désormais, mes pensées se tournaient essentiellement vers Naoko et les blessés, coincés sous des débris ou incapables de se déplacer, deux problématiques auxquelles je ne pouvais malheureusement rien faire sans risquer de tous les voir périr avant moi.

“Allez chercher les derniers rescapés et occupez vous d’évacuer tout le monde, on s'occupe de le retenir. Faites vite avant qu’il ne soit trop tard !”

Alors que j’eu à peine le temps de finir ma phrase, un grand pic de glace fut projeté en ma direction par l’Oni, me prenant par surprise tant ma concentration fut ébranlée pendant ces quelques secondes.

Sachant qu’il était trop tard pour l’esquiver correctement, je recouvra à nouveau mes poings d’une enveloppe rocheuse après une courte série de mudras, tentant un coup risqué que je pourrais regretter par la suite. Sans réfléchir davantage, je m’élança vers le Oni et son pic de glace, armant mon poing droit tandis que le gauche se tenait vers mon flanc afin de protéger mes organes vitaux avant l’impact du pic. Ca ne manqua pas, à peine quelques seconde après ma tentative de contre-attaque, le pieu de glace vint frapper mon poing de pierre avant de venir l’exploser en morceaux, emportant sur son passage une partie du côté gauche de mon kimono et venant m’entailler sérieusement en dessous des côtes. Une plaie béante apparu, faisant jaillir mon sang à la fois de la blessure et de ma propre bouche tandis que je m’efforca de poursuivre mon assaut.

L’impact m’ayant fortement ralenti, le Oni eut tout le temps d’invoquer un mur de glace, le protégeant à la fois de mon assaut et de celui des gardes couvrant leur fuite après mon ordre.

Finalement, j’arriva suffisamment près du mur pour venir le frapper de toutes mes forces, le brisant sous mon unique coup. Mon poing rocheux, sous la force de l’impact, tomba en miettes à son tour, me laissant blessé, fatigué et affaibli face à mon ennemi toujours aussi nonchalant.